Le coliving, pépite ou pipeau ?

Le coliving est une classe d’actifs très jeune, ayant fait son apparition en Europe depuis moins d’une décennie. Mais après quelques années de rodage, entre définition des concepts et structuration de la filière, le secteur attire désormais définitivement l’attention des investisseurs immobiliers. « Entre 2015 et 2022, JLL estime à 1,8 Md€ le montant des transactions directes de coliving en Europe, un volume relativement faible, même si plus de la moitié de ce montant, soit 963 M€, a été signée l’année dernière, soit une augmentation de 70 % par rapport à l’année précédente », confirme Julia Martin, Head of Student Housing au sein du département EMEA International Capital Markets de JLL. « Cette hausse soudaine reflète d’une part un plus grand intérêt des investisseurs pour le secteur résidentiel au sens large, poursuit-elle. Elle indique également une nouvelle prise de conscience du fait que, dans le secteur résidentiel, un seul type de développement ne convient plus à tous et que nous évoluons vers une gamme plus complète de solutions de logements. » En France, après une année 2021 particulièrement dynamique, avec 440 M€ investis dans l’Hexagone, les volumes consacrés au coliving sont redescendus à 291 M€ l’an dernier. Mais cette légère baisse ne doit pas être interprétée comme un manque d’intérêt pour le secteur, assure Florence Semelin, Head of Residential & Alternative Investment chez JLL France : « Complètement naissant en 2018, le marché de l’investissement en coliving a enregistré ses premières transactions significatives l’année suivante, mais son volume annuel était encore inférieur à 50 M€. Nous avons observé un réel décollage à partir de 2021, année phare pour l’investissement résidentiel, et bien qu’il ait été un peu plus faible, le volume enregistré l’an dernier a confirmé l’intérêt des investisseurs pour ce secteur. »