[PORTRAIT] Mickaël Nogal, député romantique

Le tocsin marque 15 heures quand Mickaël Nogal franchit, d’un pas assuré, la salle des pas perdus du palais Bourbon. L’un des plus jeunes députés de France ne se départit jamais de son rythme soutenu et de son dynamisme à bride abattue qui jure un peu avec la solennité du lieu. En ce premier jour de libération sanitaire à Paris, il propose d’ailleurs de gagner la terrasse d’une des buvettes fréquentées par ses coreligionnaires. S’il pensait pouvoir être tranquille pour se confier, c’est peine perdue. À peine assis, il fait le bonheur des badauds qui le reconnaissent et se reconnaissent sans doute en peu en lui. Car le jeune homme n’entend pas emprunter les chemins usés par ses anciens. Député un jour, il ne le sera pas à vie. « Le mandat politique n’est pas une fin en soi. C’est un engagement pour un temps donné, une confiance accordée pour une durée de cinq ans. Ma carrière politique, elle a un début et une fin », lâche-t-il d’emblée, soucieux de ne pas jouer la pièce du vieux briscard ni celle du jeune blasé. À la question imparable sur son destin politique, il ne botte pas en touche et préfère le jeu de la vérité. « Ministre ? Je n’en fais pas un objectif. Mais qui refuserait d’être ministre s’il était nommé ? », s’amuse-t-il à brouiller les pistes.