L’odyssée H99

A l’heure où la tour est honnie en France, Constructa se lance dans un drôle défi avec son projet H99. Construire une tour d’abord – qui n’ en est pas totalement une puisqu’ avec sa hauteur de 99,9 mètres, le programme échappe habilement aux contraintes d’un IGH. Une tour de logement ensuite, souvent associée en France au logement social et à une forme d’ échec de l’ intégration urbaine. « La tour, c’ est l’ intensité », répond par avance Marc Piétri, Pdg de Constructa. Cette « intensité » va s’ inscrire dans un contexte urbain en plein redéveloppement, dans le périmètre d’Euroméditerranée, vaste opération de rénovation urbaine du centre-ville et du port de Marseille. H99 est l’ un des quatre pans des Quais d’Arenc, un ensemble de 94 000 m² qui va accueillir deux autres tours conçues par Jean Nouvel et Yves Lion et un immeuble bas dessiné par Roland Carta. Jean-Baptiste Piétri y a conçu une tour à la silhouette très design de 27 étages, abritant 149 appartements du studio au penthouse. « Ma première obsession a été la vue », expose l’architecte qui a choisi un plan en croix afin d’offrir une double-vue à tous les logements. Sa deuxième ambition a été de scénariser l’ immeuble et éviter le piège de la tour uniforme. Jean-Baptiste Piétri a conçu trois modules - city view, sea view et sky view - qui se présentent comme des volumes suspendus, entrecoupés de vide, donnant cet aspect si particulier à la tour. Le choix d’ un béton blanc renforce son apparence de vaisseau spatial tiré de l’imaginaire de Georges Lucas et de sa Guerre des étoiles. En plus d’ une vue, Constructa vend un confort de vivre qui se matérialise par une foule de services intégrés digne des meilleurs condominiums américains : régisseur, accueil 7 jours sur 7, 24h/24h, espace wellness ouvert sur une terrasse panoramique privatisable… La notion de luxe se retrouve également dans le choix de matériaux nobles et même la customisation du mobilier dessiné par l’architecte, Jean-Baptiste Piétri. « Pourquoi Jean-Baptiste ? Parce qu’ un tel projet est une somme d’ angoisse et de douleur et qu’ il faut être dans un état fusionnel pour le mener à bien », rappelle Marc Piétri. Son angoisse n’ est pas encore terminée. Les travaux débuteront après une pré-commercialisation d’ au moins 50 % de l’ ensemble. « Il faut vendre 40 appartements d’ ici le 30 novembre ». Avis aux amateurs de sensations, il en coûtera de 6 000 à 11 000 €/m² selon le module choisi.