[REPORTAGE] Pantin, la fertile

Dans le Grand Paris, où le métropolisation est l’avenir du genre humain, Pantin se retrouve au cœur d’une mutation urbaine profonde enclenchée par son premier magistrat, Bertrand Kern (Parti socialiste), il y a bientôt deux décennies. Avec pour martingale LA mixité. « J’ai succédé, en 2001, à un maire communiste qui prônait le tout industriel et le tout logement social, rappelle l’édile pantinois. A contrario, j’ai décidé d’être pragmatique et de mener une politique où la mixité s’exprime à l’échelle des quartiers, des immeubles et de l’activité économique. » Une stratégie qui se révèle être payante... Dans ses filets, l’ancienne cité industrielle du XIXe siècle a réussi à attirer BNP Paribas Securities Services au cœur des Grand Moulins, reconvertis en programme tertiaire de 40 000 m². « À l’instar d’autres grands groupes, notre maison mère a acté son attachement au territoire pantinois en prenant à bail 12 800 m² supplémentaires entre 2013 et 2015 », observe Frédéric Dos Santos, directeur bureaux Paris Nord et Est chez BNP Paribas Real Estate Transaction France. En 1992, la marque de luxe Hermès choisissait Pantin pour y implanter ses ateliers, son showroom et ses bureaux. « Un mouvement préfigurateur du rééquilibrage entre l’Est et l’Ouest du territoire parisien », estime le maire. Vingt ans plus tard, dans les pas d’Hermès, Chanel a suivi le mouvement en y installant ses métiers d’art au bord du canal de l’Ourcq. Un canal où s’entremêlent les multiples visages de la ville de demain.