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2 juin 2017 | 18:59 CET

Trump et le « Brexit environnemental »

Donald Trump a encore fait des siennes. En annonçant le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le président américain signe une forme de « Brexit » environnemental et isole encore un peu plus la première puissance économique mondiale. Erreur historique pour de nombreux observateurs. Erreur stratégique surtout regrettée par les acteurs économiques, à l’exemple du P-DG de Goldman Sachs qui qualifie la décision de Trump de « revers pour l'environnement et pour la position de leadership des États-Unis dans le monde ».
Si l’accord de Paris perd l’une de ses principales locomotives, il lui faut en trouver une autre. C’est le pari d’Emmanuel Macron qui a immédiatement réagi et a invité, dans une posture très gaullienne, les résistants américains à le rejoindre. Il positionne ainsi la France comme l’un des pays leaders sur les questions environnementales sur lesquelles peuvent s’embarquer un certain nombre de secteurs économiques. A commencer par celui de l’industrie immobilière.
Car s’il faut un secteur en pointe dans ce combat contre le réchauffement climatique, ce devrait être celui de la fabrique de la ville. D’abord, parce qu’il y a urgence à agir pour l’ensemble des citoyens. Un rapport vient de révéler que les grandes villes pourraient gagner 8 °C supplémentaires d'ici 2100. Quelque 5 °C seraient à attribuer au réchauffement mondial, le reste venant des « îlots de chaleur » urbains générés par la disparition de la verdure au profit du béton et de l'asphalte, souligne cette étude. Les chercheurs estiment que les métropoles perdraient 1,4 à 1,7 % de PIB par an d'ici 2050, et même jusqu’à 10 % pour la ville la plus affectée. C’est un big bang socio-économique qui se dresse devant nous.
La responsabilité des décideurs publics est plus que jamais engagée à l’heure de l’explosion démographique et de l’urbanisation de l’humanité où 75 % des 9 milliards d’humains devraient vivre dans les villes à l’horizon 2050. D’ailleurs, la réaction des édiles des grandes métropoles mondiales à la décision de Donald Trump prouve qu’ils ont assez bien conscience des défis qui les attendent.
Quant aux opérateurs de la fabrique de la ville, ils doivent trouver dans l’accord de Paris un formidable levier à saisir plus qu’une contrainte à agir. Les Français, qui figurent parmi les bons élèves de la classe, ont matière à exporter leur savoir-faire environnemental.