La Défense réinvestit le site de Balard

L’Etat ne saurait s’affranchir de son époque. C’est bel et bien une logique de rationalisation qui est à l’origine du projet de Balard. En l’occurrence, le ministère de La Défense va y regrouper les états-majors des trois armées autour du ministre, de son cabinet et de ses services centraux. Une refonte qui concerne quelque 9 300 collaborateurs et qui va permettre de libérer une douzaine de sites parisiens. Un gain de 123 000 m² en surface selon les projections du ministère, qui veut en faire un exemple emblématique de la politique immobilière de l’Etat. À l’instar des grands utilisateurs, le projet Balard s’inscrit dans le cadre d’une refonte de la gouvernance de l’état-major. « Il permettra de rendre effective la réorganisation des états-majors décidée en 2009, dans le sens de l’inter-armisation », précise-t-on au ministère. Qui parle de « synergies », « d’outil de travail moderne et efficace », « d’ergonomie des conditions de travail ». On est loin de la vision militaire du cantonnement des troupes ou de celle, plus feutrée, des immeubles de prestige. Le projet du nouveau « Pentagone » à la française s’accompagne bel et bien d’une volonté de modernisation des conditions de travail intégrée dans le cahier des charges initial. Le groupement lauréat, Opale Défense conduit par Bouygues Bâtiment Ile-de-France, réunit Thalès pour l’informatique, Sodexo pour les services, Exprimm pour le facility management, Dalkia pour l’énergie, avec un périmètre du contrat de partenariat qui va bien au-delà du simple volet immobilier. Il intègre la mise en place des systèmes d’information et de communication, la fourniture des fluides et énergies, le mobilier et les services. On retrouvera notamment deux pôles de restauration d’une capacité de 7 000 repas par jour, trois crèches, un centre médical, un centre media et même une piscine de 25 mètres. Une ville dans la ville pour ce projet s’étendant sur 420 000 m² !