La mixité est dans la cité

« La mixité d’accord, mais la mixité organisée à l’échelle d’un quartier » : ce promoteur ne croit pas beaucoup à l’empilement des fonctions bureaux et logements – le cœur battant du sujet – au sein d’un même immeuble. Comme beaucoup de ses congénères, il a déjà fait l’expérience de la mixité bureaux/commerces quand d’autres testaient l’expérience forcée de la mixité logement libre/logement social. Mais inventer un produit qui mixe des activités tertiaires et des activités résidentielles reste encore de l’ordre de l’exception. Certes, La Défense promet depuis des années ses tours Hermitage qui mêlent appartements de luxe, bureaux, commerces et hôtellerie sans qu’on ne voie rien venir... Un promoteur a cependant tenté le pari, à Lyon, sur le quartier neuf de La Confluence. Au sein de l’ilôt B2 – un ensemble de quatre bâtiments –, Ogic tente le pari à l’échelle d’un immeuble, et d’un seul. C’est, en outre, le premier programme mixte totalement évolutif de logements et de bureaux. « La mixité, l’évolutivité pour plus de durabilité – des usages appropriés à une époque – sont des pistes intéressantes dans la construction d’une ville. C’est une question de responsabilité du promoteur », témoigne Mireille Vernerey, directeur général régions chez Ogic. L’expérience n’est pas vraiment une première chez le promoteur qui a également introduit de la mixité place Bellecour, toujours à Lyon. Dans ce nouvel opus, les logements (environ 40) restent prépondérants par rapport aux espaces de travail regroupés dans les parties basses (800 m²) et aux commerces (400 m²). « Cette mixité dans un même immeuble doit obéir à une logique de fonctionnement », souligne Mireille Vernerey. « L’évolutivité totale a été contraignante pour l’architecte qui a imaginé une structure offrant une grande flexibilité d’aménagement, une façade asymétrique et des terrasses, avec une hauteur d’étage moyenne plutôt que des hauteurs d’étages habituelles pour les usages bureaux/logements ». L’évolutivité est ici conçue à 360° : au niveau des façades, de la conception de l’immeuble et au niveau juridique. Un programme démonstrateur qui est appelé à faire des petits. « La mixité bureaux/logements, ce n’est pas un effet de mode mais un besoin, une complémentarité. Beaucoup d’éléments militent en sa faveur même si elle impose de lever des freins à son développement (permis de construire, règlement de copropriété) », conclut la DG régions d’Ogic. La cohabitation existe déjà, de fait, dans des immeubles haussmanniens. Pourquoi ne fonctionnerait-elle pas à plus grande échelle ?