Des investisseurs en mal de produits

Cela aurait pu être le signe annonciateur d’une bonne année 2012 pour l’immobilier de commerce. Fin décembre 2011, La Française AM acquiert, via ses véhicules d’investissement, un portefeuille constitué des murs de 97 supermarchés en France détenus par Carrefour Property. La transaction, qui clôt le bal de l’année, porte sur 365 M€, et constitue l’une des plus importantes opérations menées en immobilier de commerce en France, mais aussi en Europe. Elle est la preuve de l’appétit des investisseurs averses au risque envers un segment de marché aux multiples atouts. « Nous observons clairement un intérêt de la part des investisseurs pour la classe d’actifs commerce, un actif générateur de cash flow comparé au bureau ou à la logistique et qui a démontré tout son caractère résilient durant les périodes difficiles, constate David Lacaze, avocat associé au sein du Real Estate Departement de Paul Hastings. Même si les chiffres d’affaires des commerçants dans les centres commerciaux sont tendanciellement en baisse, l’intérêt pour le commerce est toujours là. Même en déclin, les centres commerciaux procurent des cash flow sécurisés et une grande stabilité des locataires. Le rendement n’est pas toujours élevé, mais il est sécurisé. » « Au fur et à mesure que le marché des bureaux s’est tendu en France, les investisseurs ont cherché une autre classe d’actifs plus sécurisante, abonde à son tour Nicolas Olivaux, managing partner de Draco Partners. A défaut d’être la martingale, l’immobilier de commerce présente des caractéristiques de pérennité, avec des évolutions de loyers moins volatiles depuis l’adoption par la plupart des grands bailleurs et preneurs de l’ILC (indice des loyers commerciaux). Aujourd’hui, tous les investisseurs regardent le commerce, certains sans avoir de stratégie bien spécifique. Nous voyons même des investisseurs qui veulent calquer leur approche sur celle du bureau en privilégiant la région francilienne et les grandes métropoles. »