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11 juin 2014 | 14:23 CET

« Il faut prendre des mesures de toute urgence pour dégripper l’activité immobilière »

Jean-Paul Betbeze - Betbeze Conseil
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Par Business Immo Staff
Business Immo

Business Immo : La croissance économique est en panne en Europe, atone en France au premier trimestre 2014. Pourquoi la machine ne redémarre-t-elle pas, plus de cinq ans après le déclenchement de la crise financière ?
Jean-Paul Betbeze  : La sortie de cette crise est particulièrement compliquée car c’est une crise de surendettement que nous vivons. Celle d’un surendettement des ménages, des entreprises et des Etats - dans les pays développés. La seule possibilité de se sortir d’affaire passe par le désendettement, mais la méthode reste problématique. Si l’on y va trop vite, trop mal, trop fort, on précipite des récessions à court terme. Les politiques monétaires avancent alors, d’abord, avec l’arme des taux d’intérêt. C’est leur objectif que de baisser les taux court terme et de maintenir les taux long terme aussi bas que possible, afin d’alléger le poids de la dette. Leur deuxième levier est de dynamiser le secteur privé afin d’entraîner l’activité économique et de tirer le secteur public dans son sillage. Mais, on ne peut pas tout faire facilement en même temps. Aux Etats-Unis, la FED a d’abord baissé les taux d’intérêt court et long terme, puis le gouvernement a fait repartir l’activité économique du secteur privé de telle sorte qu’aujourd’hui, les Etats-Unis ont suffisamment de croissance pour réduire peu à peu leur dette publique. C’est le bon modèle pour sortir de la crise. Business Immo : Pourquoi ne fait-on pas la même chose en Europe ?
J-PB : Parce que la Banque centrale européenne n’a pas les mêmes pouvoirs que la FED pour faire du « quantitative easing ». Dans le système européen, on peut agir un peu sur les taux courts, mais pas réellement sur les taux longs. L’autre problème, c’est qu’en Europe, on veut faire la diète privée et la diète publique en même temps. On impose alors aux Etats espagnol, italien, grec mais aussi français de réduire leur déficit budgétaire et on demande, dans le même temps, aux entreprises de renforcer leur compétitivité. Tout en coupant le moteur de la demande publique, on espère voire redémarrer l’activité privée. Compliqué ! Pour les entreprises, l’équation ne peut se résoudre que par un ajustement des coûts du travail, c’est-à-dire par une baisse des effectifs salariés (donc une hausse du chômage) et des diminutions sèches de salaires. En d’autres termes, on pèse sur le pouvoir d’achat des Européens, qui explique in fine une sortie de crise plus longue et complexe que l’on ne pouvait l’imaginer.

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