Grosvenor : Du commerce, mais pas que…

Après avoir arbitré massivement ses actifs non stratégiques, principalement des retail parks, Grosvenor a fait, dès 2010, un retour remarqué sur le marché du commerce en Europe continentale, un secteur qui reste le cœur de métier du groupe. Et c’est en France, et plus récemment en Suède, que l’investisseur trouve son bonheur. En 2011, la foncière s’est montrée particulièrement active, affichant dans l’Hexagone un objectif d’investissement de 350 M€ sur le marché des commerces et acquérant quelques beaux spécimens, comme le Passage Provence Opéra, située rue de Provence à Paris, ou les murs du Printemps, situés rue Serpenoise, dans le centre-ville de Metz (57). En 2012, elle ne se montre pas moins gourmande : « Nous souhaitons investir 450 M€ », indique Steve Cowen, directeur des investissements pour l’Europe continentale chez Grosvenor, qui ne cache pas cibler, cette année encore, la France et la Suède. « Grosvenor est un investisseur long terme et l’actif de commerce, plus défensif et moins volatil que le bureau, s’inscrit dans notre stratégie, surtout en France, où le taux d’épargne des ménages est l’un des plus élevés d’Europe, de l’ordre de 18 %. Les dépenses y sont donc assez stables. » Même sécurité en Suède où, malgré le nombre important de centres commerciaux, la population affiche un fort pouvoir d’achat. Historiquement positionné sur le commerce de centre-ville, Grosvenor avoue néanmoins regarder les trois segments du marché : centres commerciaux, pieds d’immeubles et retail warehousing, à l’instar du Héron Parc, à Villeneuve-d’Ascq (59), qu’il a acquis pour 95 M€. « Cette opération est représentative de ce que nous recherchons : des actifs très bien placés et de qualité. Le Héron Parc se situe aux côtés de V2, l’un des premiers ensembles de commerce en France en termes de chiffres d’affaires, il bénéficie d’une excellente visibilité et compte de très belles enseignes, ainsi qu’une offre riche de restauration et de loisirs. »Depuis 2004, Grosvenor a ainsi investi, surtout via des joint-ventures ou des OPCI, 1 Md€ dans le commerce en Europe. Malgré son grand appétit pour le retail, Grosvenor s’est néanmoins fixé une « limite en termes de volume dans ce qu’il est physiquement possible d’investir dans le secteur du commerce ». Laquelle ? Le montant reste confidentiel. La foncière voit surtout dans cette limite une opportunité pour diversifier son portefeuille. « Nous allons très certainement envisager de revenir sur le secteur du bureau en France, mais comme c’est un secteur plus volatil, il faut attendre le moment opportun. » Affaire à suivre.