Éclectique

Les paradoxes ne dérangent pas Éric Costa. Au contraire. Hier, ils l'ont façonné. Aujourd'hui, ils le définissent. Rationnel et créatif. Fan de Kurt Gödel et de Thom Yorke, passionné d'astrophysique et fondu de musique. Le mélange des genres est sa marque de fabrique. Issu d'une famille aisée sans être dorée, le jeune garçon vit son enfance dans une banlieue résidentielle du Val d'Oise et aime s’occuper du jardin où il fait pousser des plantes rapportées de chaque voyage pour en faire « un album de souvenirs qui grandissent en vieillissant ». Un père cadre dans l'industrie pétrolière souvent en déplacement mais présent. « Et qui nous offrait une vraie fenêtre sur le monde », assure Éric Costa. Une mère qui a mis sa carrière de conseillère parlementaire entre parenthèses pour élever ses deux garçons. « Mon frère, très brillant, [il a été chef de cabinet de Bertrand Delanoë] a fait toute sa carrière dans le public, moi dans le privé. Nous nous sommes construits par opposition, et non dans la compétition. » Une vie familiale dénuée de pression parentale inutile. Libre de ses choix mais éclairé sur l'avenir, Éric Costa opte, après son Bac S, pour une fac d'éco. Sa nature scientifique aurait pu l'orienter vers la voie des écoles d'ingénieurs. C'est sans connaître l'éclectisme dont, déjà, il veut faire preuve. « M'enfermer dans une forme d'expertise, une forme d'autisme sur une seule discipline ne me convenait pas vraiment, ou trop bien ! Le monde de l'économie me semblait plus ouvert et plus riche que l'hyper spécialisation scientifique », se persuade-t-il, déjà mature.
À Assas, entre les bancs de la fac et les potes, il se dégote finalement une école de commerce : l'ISG. Ce n'est ni la plus réputée ni la plus renommée, mais Éric Costa y a quelques copains – parmi lesquels François Baroin – qui lui en disent le plus grand bien.
Loin des schémas tout tracés, il y découvre un établissement atypique, jeune et à la pointe de l'innovation. Une école qui met à l'honneur les stages à l'étranger, le travail en équipe, les expériences en entreprise. Une école dont l'ambition est de faire des étudiants de futurs entrepreneurs avec une ouverture internationale. Ce programme original lui sied à merveille. À telle enseigne que pour son mémoire de fin de première année, Éric Costa et ses camarades dénichent un sujet à la hauteur de la réputation de son école, plutôt... décalé. « Au lieu de choisir un thème sur une énième fusion-acquisition du CAC 40, on opte pour un sujet portant sur la création d'un grand prix de Formule 1 à La Défense. » Et ce n'est pas une plaisanterie. Le sujet est pris très au sérieux par ses professeurs.