Eole, nouveau souffle d’Evergreen

Tout en complexité, Eole est de ces projets improbables sur le papier qui, une fois achevés, impressionnent. Écrin monumental de 73 000 m² dans le Campus Evergreen de Crédit Agricole SA à Montrouge, celui-ci se destine à accueillir le siège de Crédit Agricole Corporate and Investment Bank (CACIB). Signe politique fort que de rapprocher les traders sous l’œil de la direction générale, l’immeuble se devait donc d’être à la hauteur. Avec la richesse de programmation que cela implique. 
Plus de 2 000 m² d’espace pour le top management, comprenant des salles de réception, 7 espaces de restauration, 2 auditoriums, 1 000 places de parking, des accès VIP pour les clients de CACIB, patrons du CAC 40 et grands comptes, une agence bancaire, un business center, et surtout, une salle des marchés, qui est un objet dans l’objet. Pesant à elle toute seule plusieurs dizaines de millions d’euros. « La salle des marchés a été l’élément structurant du projet, imposant de nombreuses contraintes techniques lourdes. Dans les bureaux classiques, on raisonne sur un ratio d’une personne pour 9 m². Là, on est plutôt sur une personne pour 5 m². Ce qui est très dense. Il fallait donc prévoir un système d’aération et de climatisation important, avec un mètre de faux plancher et un peu moins d’un mètre de faux plafond. De plus, les traders travaillent tous ensemble, donc dans la programmation de départ, la volonté était de créer une pièce de 14 000 m² d’un seul tenant, sans aucun poteau. Objectif qu’il a fallu revoir, mais nous restons sur des grands volumes », précise Caroline Vaubourgoin, directrice Promotion Entreprise au sein de Crédit Agricole Immobilier. « C’est sur la salle des marchés que le projet présenté par Arte Charpentier a réellement fait la différence. Proposant un espace en superstructure, éclairé naturellement et, quelque part, réversible. »
Au niveau architectural, comme un hommage au dieu du vent de la mythologie grecque dont il porte le nom, Eole s’affirme dans la transparence. En façade, une résille métallique et quelques touches de couleurs donnent du rythme. « L’immeuble devait s’inscrire non seulement dans le campus, face à des bâtiments industriels datant du début du siècle dernier et à deux autres immeubles contemporains réalisés par des architectes différents, mais aussi dans la ville. Ma hantise c’est que cela puisse se démoder, d’où des choix assez intemporels, censés plaire au plus grand nombre », souligne Caroline Vaubourgoin. Réponse en mai 2016, lors de l’installation des équipes dans leurs nouveaux bureaux.