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16 mars 2018 | 19:34 CET

Qu'est-ce qui pouvait arracher le sourire aux acteurs immobiliers réunis cette semaine au Mipim ? Tous les clignotants sont au vert : une croissance économique qui reste soutenue à l'échelle mondiale et se renforce même en Europe ; un afflux de liquidités conforté par les politiques encore accommodantes des banques centrales et une foison de projets immobiliers pour accueillir ces investissements. Le tout enrobé d'un doux parfum d'innovation qui donne enfin le sentiment que l'immobilier s'inscrit dans ce mouvement inévitable de la digitalisation de l'économie et de la société.
Dans ce contexte global, la France n'est pas (pour une fois) en queue de peloton. Effet Brexit ou non, les investisseurs internationaux ont clairement identifié dans l'Allemagne et la France les deux moteurs économiques de l'Europe. Avec un avantage pour l'Hexagone, celui de s'appuyer sur une ville-monde, Paris. Au-delà de la perspective de récupérer quelques centaines - voire des milliers - d'emplois de la City, c'est davantage la profondeur et la liquidité des marchés immobiliers, à commencer par celui des bureaux, qui orientent les intentions d'investissements.
C'est aussi la perspective d'entrer au début d'un nouveau cycle de croissance. Les premiers chiffres confirment une reprise de la demande placée de bureaux en Île-de-France de 11% sur les deux premiers mois de l'année à près de 400 000 m2, selon Cushman & Wakefield. Derrière ce regain d'activité, l'espoir d'une reprise réelle et franche des loyers.
C'est, enfin, la possibilité d'investir un terrain de jeu sur le très long terme avec la perspective d'un Grand Paris qui, s'il se décale dans le temps, se confirme dans ses ambitions. Et si le moteur francilien est suffisamment puissant, il peut tirer l'ensemble du pays.
Car s'il ne fallait retenir qu'une seule tendance de cette dernière édition du Mipim, c'est que la France est redevenue " bankable " aux yeux des investisseurs internationaux. Le dernier éditorial de la publication américaine PERE (Private Equity Real Estate) est justement titré : " Vive la France ". Comme une réponse à notre magazine " France is back ". Il s'agit maintenant de tenir la promesse en évitant de se partager les parts d'un gâteau avant même d'en avoir débuté la recette. Car, sauf à ne plus croire à la notion des cycles économiques, la roue va tourner un jour ou l'autre. Et déjà plane la sourde inquiétude, chez quelques observateurs aguerris, de la remontée des taux d'intérêt.