« L’hypercentralité reste plus que jamais le critère numéro un pour les entreprises »

Business Immo :Quels sont les enseignements de votre dernier baromètre BureauxLocaux.com ?
Sophie Desmazières :Comme l’an dernier, notre baromètre démontre que les entreprises privilégient plus que jamais l’hypercentralité. Cette envie de travailler au cœur des villes se traduit fortement à Paris. Les nouveaux dirigeants cherchent des quartiers de vie où il est possible de travailler et des bâtiments avec un esthétisme prononcé. Et force est de constater que cette nouvelle génération d’entrepreneurs privilégie les transports en commun à l’automobile.
Si le 8^e arrondissement conserve la tête de notre classement avec 10,4 % des recherches à Paris au 1^er semestre 2017, suivi par le 9^e (7,9 %) le 1^er (7,4 %) et le 2^e (7,2 %), nous notons de très fortes recherches effectuées pour le 10^e. Avec des loyers très attractifs (350 €/m²/an), cet arrondissement pourrait être le nouvel eldorado des bureaux parisiens. Ce secteur central bordé par le canal Saint-Martin offre aux entreprises un environnement branché et une excellente desserte avec les lignes 4, 5, 7, 8 et 9 du métro ainsi que les gares de l’Est et du Nord. Le tout pour des prix 20 % inférieurs à ses voisins du 2^e et du 9^e. C’est pourquoi, le 10^e est l’arrondissement où les loyers ont le plus augmenté en un an à +5,5 %, juste derrière le 9^e (+5,6 %). Cet engouement pour cet arrondissement préfigure une tendance lourde : les nouveaux dirigeants souhaitent travailler près de là où ils habitent, le plus souvent dans des secteurs centraux qui sont tous sauf des quartiers traditionnels de bureaux.
Si ces entreprises sont prêtes à réduire la surface de leurs bureaux pour s’installer dans ces nouveaux lieux, elles tendent également à réduire le nombre m² alloués aux postes de travail pour développer des lieux de vie (cuisine, salon, terrasse, salle de sport...) au sein de leurs locaux. Outre l’engouement pour le 10^e, c’est dans le 6^e que nous avons enregistré la plus forte progression des recherches immobilières depuis le début de l’année 2017.